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Depuis toujours, Jean-Jacques Fiorito aime autant l’écrit que l’humour. Il en a d’ailleurs toujours fait preuve dans ses articles publiés dans « La Provence ». Et, aujourd’hui, c’est sa carrière de journaliste et son regard de grand reporter qui l’inspirent pour son spectacle « La Farce cachée de l’info ». Une revue de presse piquante à savourer
Humoriste, chroniqueur, ex grand reporter (1,86m) au quotidien La Provence. Ne boit pas d’alcool, sauf midi et soir. Adore le PSG .
Région d’origine : MARSEILLE
L’artiste : JJ Fiorito
Jean-Jacques Fiorito est depuis plus de trente ans une des meilleures plumes de Marseille. Une des plus libres aussi, ce qui lui a valu des censures retentissantes. Comme il ne pouvait quasiment plus s’exprimer par écrit dans son journal « La Provence », il a décidé de s’exprimer à l’oral et son spectacle s’intitule : « La farce cachée de l’info ».
Le spectacle : La farce cachée de l’info
D’emblée, le ton est donné. Fiorito se moque gentiment des titres désopilants ou burlesques qui ornent les pages du quotidien socialiste de Marseille : « Accident de la route à Marseille : trois morts dont deux graves », « accident mortel à Aix : plus de peur que de mal », « un cadavre sans tête découvert dans les calanques : la thèse du suicide n’est pas écartée », « tous à la randonnée clito-tourisme », « La préfecture annonce l’ouverture des commissariats vingt-quatre heures sur vingt-quatre, même la nuit », « Le médecin légiste confirme la mort de la victime » etc. Un tel florilège sent vraiment l’anis à deux lieues à la ronde, non ?
Fiorito est à la fois un humoriste et un « humeuriste », c’est-à-dire un poète de l’absurde, un révolté du Bounty et un prince du sarcasme. Il évoque une inversion de légende illustrant des photos : celle concernant une réunion d’amoureux de la bonne viande autour d’un gigot bien saignant était placée sous l’article relatant un triple meurtre par arme à feu et vice-versa ! Les femmes, elles, sont invitées à faire attention lors de leurs sorties nocturnes à Marseille car elles peuvent fort bien croiser la route d’une panthère ou d’un sanglier : « s’agit-il de Dominique Strauss-Kahn en peignoir ? » se demande Fiorito avec une fausse ingénuité.
Il se moque de la complaisance de certains articles, par exemple ceux qui louent le succès « indéniable » de « l’Artplexe Canebière », en face des Réformés : « vous connaissez son bilan d’un an ? Cent films projetés et une centaine de spectateurs…Y a dégun ! Avant, on avait le Capitole sur l’autre côté de la Canebière et ça marchait bien. Un coup à gauche, un coup à droite, quand va-t-on construire une salle sur la voie des trams au centre ? » Le tram ? Parlons-en : « il va à 12 km/h sur la Canebière, ironise Fiorito, c’est la vitesse moyenne d’un âne corse sous somnifère. Il doit faire gaffe aux clodos, aux alcoolos, aux vélos, aux chômeurs et aux bergers qui traversent avec leurs troupeaux. C’est plus un tram, c’est un transat ! Si ta femme accouche, ne va pas à la maternité en tram, sinon quand t’arrives le petit est déjà à la maternelle ! »
Fiorito, lui, maîtrise parfaitement son dosage d’exagération et ses textes sont ciselés à la perfection, ce qui fait le charme de sa gouaille marseillaise. Mais il doit encore se « Galtiériser », comme l’entraîneur du PSG Christophe Galtier, qui a su faire oublier son accent par la persistance de son bon sens et la pertinence de ses choix. Ou si vous préférez le rugby, se « Galthiériser », comme Fabien Galthié, le sélectionneur de l’équipe de France, dont les conférences de presse et la résilience sont des modèles du genre bien au-delà de son Lot natal.
José D’Arrigo
Rédacteur en Chef du Méridional